Fractures multiples

L’un des cas, peut-être le plus intéressant et qui démontre à quel point la fasciathérapie peut être le dernier recours, c’est bien celui de Francine. C’est un exemple mécanique spectaculaire.

En effet, lorsqu’elle arrive à mon cabinet, je vois une personne pratiquement incapable de se déplacer sans grimaces de douleur, toute recroquevillée, se déplaçant avec tellement de difficultés que je me demande si elle va pouvoir arriver jusqu’à ma salle de travail qui est assez éloignée de la porte d’entrée. S’aidant de deux cannes anglaises, elle avait un mal fou à marcher, à se servir de ses pieds en appuyant dessus tant ils étaient douloureux. D’ailleurs cette douleur était présente dans presque toutes les articulations.

Cette femme, ancien médecin anesthésiste, est surtout dotée d’un courage exceptionnel et d’une volonté de récupération qui m’ont stupéfait. Quelle leçon !

Elle a commencé à me raconter son calvaire : intervention sur les deux hanches, fractures multiples du bassin, des épaules, des genoux. Bref, peu de zones avaient été épargnées. Cette femme, ancien médecin anesthésiste, est surtout dotée d’un courage exceptionnel et d’une volonté de récupération qui m’ont stupéfait. Quelle leçon !

Nous décidons d’un commun accord de commencer par les pieds sur les bords desquels elle s’appuie pour marcher, surtout sur le bord externe d’où cet équilibre instable. Elle est difficilement soutenue par ses cannes du fait des douleurs des épaules et des membres. Miraculeusement, dès que je tente de mobiliser doucement un de ses pieds, je sens qu’il va être possible d’obtenir un résultat presque convenable car tout semble pouvoir être repositionné correctement. En effet, la mobilisation des os du pieds a commencé pour retrouver une attitude presque fonctionnelle.

Evidemment la souffrance était au rendez-vous et le stoïcisme de cette femme était admirable. Encouragé par ce qui semblait être une amorce de résultats, je lui ai demandé de prendre contact, puisqu’elle était à Paris, avec un ami podologue à qui j’ai téléphoné pour lui expliquer ce que je désirais qu’il fasse, à savoir confectionner des semelles à la fois confortables et efficaces dans le maintien des résultats acquis lors de cette première séance. Ce podologue exceptionnel a pu ainsi lui confectionner immédiatement de petites semelles car il les fabrique lui-même.

J’ai revu Francine le lendemain et nos séances quotidiennes d’au minimum 2 heures ont commencé.
Après les pieds, je me suis bien évidemment occupé des genoux et des hanches. M’appuyant sur les résultats acquis des multiples fractures et interventions, notamment par prothèses totales des hanches, j’ai pu améliorer considérablement la statique des pieds. Nous sommes convenus ensuite d’alterner les séances en intervenant un jour à droite, un jour à gauche, soit chaque fois au pied, au genou, à la hanche. Assez rapidement, nous avons pu grâce à cette régularité dans les soins et l’engagement maximum de Francine, obtenir des résultats plus que satisfaisants. Nous avons procédé de la même façon pour assouplir, détendre et tonifier les bras et les épaules, améliorant ainsi les performances de la marche avec les cannes anglaises. Cela nous a pris à peu près deux mois.

Encouragée par les résultats, Francine a démontré une volonté et un courage exceptionnel. Elle a littéralement brûlé les étapes en ce sens que, très vite, elle a repris la conduite de sa voiture et marché avec ses cannes, puis sans. Aujourd’hui, presque un an après le début des soins, je ne la vois que le week-end, 2 heures par dimanche car nous habitons la même ville. Au bout d’un an elle a repris une vie presque normale, marchant même d’abord quatre puis huit et plus récemment 9 kms à pied. Elle est capable de faire seule ses courses, se déplacer seule en voiture jusque dans un pays frontalier, reprendre son instrument de musique - elle joue du tuba – et participer à des concerts. Elle soutient une de ses amies très malade. Bref, elle a retrouvé une autonomie de vie qui fait l’admiration de tout son entourage.

Il faut dire qu’avant de trouver la fasciathérapie, elle avait pratiquement tout essayé des techniques multiples tant traditionnelles que parallèles. Elle pratique elle-même l’acupuncture et l’homéopathie.
En tout état de cause, elle ne cesse de recommander chaleureusement la fasciathérapie. Elle sait de quoi elle parle car elle en explique les principes en soulignant avec force qu’un investissement personnel est primordial.

Nous continuons néanmoins d’entretenir les soins, régulièrement, une à deux fois par mois, à la demande, soit le dos, le crâne ou les membres. A chaque séance elle me remercie car cela l’aide à se réapproprier son corps qui la sollicite dans ce sens et elle fait bien de l’écouter car, évidemment, le bénéfice lui est acquis.

Personnellement, j’ai eu beaucoup de chance de rencontrer une patiente aussi volontaire, déterminée et persévérante car elle a décidé qu’elle n’avait pas d’autres choix. Un bel exemple de vie.